Partis politiques, médias sociaux et appropriation de l’espace “public”

Laissé un long commentaire sur le blogue de Michelle Blanc sur son billet Le Parti Québécois et les médias sociaux, que je reprends ici pour mes archives:

“Le dilemme donc celui-ci: comment le PQ peut-il s’ouvrir comme Québec Solidaire, sans donner l’image d’un parti qui ne cesse de se déchirer sur la place publique”?

Merci de la question @pausanurbain, je cherchais la meilleure manière de commenter cette histoire de façon constructive. Je pense que c’est impossible pour le PQ de s’ouvrir comme QS, parce que c’est une question de culture organisationnelle. En informatique on appelle ça le “legacy”, les systèmes en places qu’on ne peut pas changer, qu’on doit conserver, opérer, maintenir.

Si j’ai appuyé, soutenu et collaboré aux efforts web de QS, c’est parce que je suis convaincu que c’est le parti qui a la meilleure culture, les idéaux, les manières de faire (ou l’absence de manières) pour faire de la démocratie à l’ère de la société en réseau.

Même si le PQ se payait Michelle (ce que je doute, ils ont déjà pas mal de conseillers qui leur pousse dans le dos pour les médias sociaux), je suis convaincu que c’est impossible pour eux de vraiment en profiter. C’est tout simplement contre nature. Par contre, attachez votre tuque avec de la broche, Québec Solidaire y est comme un poisson dans l’eau, littéralement.

C’est intéressant de lire le PQ ici, c’est rare qu’on entends la diversité, ça fait du bien. Mais c’est trop peu, trop tard.

Dernier commentaire, la stratégie de “VOTE QS” sur twitter/facebook, c’est l’idée de personne, de tout le monde, c’est l’émergence politique du “bottom up” au Québec. Et ça fait du bien en Tabarnak (pour terminer sur un clin d’oeil à Chartrand)!

Allez lire le fil de commentaires, ça vaut le détour. Comme je le mentionnais ce matin sur Twitter:

La conversation sur le blogue de @michelleblanc http://j.mp/az3EH3 est le parfait exemple de la différence en média trad et média social #PQ

Ce que je voulais dire (en plus de 140 caractères) c’est que c’était une belle illustration de ce qui arrive quand on accueille la conversation (avec tout les problèmes qui viennent avec)… ça ne crée pas du journalisme, mais ça donne tout un autre angle à la “nouvelle”. En fait ce n’est plus une “nouvelle”… c’est la vie. La société sur la place publique, du moins sur le balcon de Michellle aujourd’hui. Ou ici sur mon patio. Ou ailleurs. C’est la vie. C’est la démocratie à l’heure de la société en réseau. Ça c’est foutrement plus intéressant que le débat entre les types de médias.

Published by Sylvain Carle

Venture Technologist. Internet and Media Geek. Homebase on the web is at www.afroginthevalley.com and physically grounded in Montréal.

4 thoughts on “Partis politiques, médias sociaux et appropriation de l’espace “public”

  1. Et comme je te répondais sur Twitter, dans ce cas-ci, je pense qu’on dénature le problème (ou en profite pour taper sur un autre clou par la bande…).

    Luc Lefebvre veut être porte-parole du PQ tout en désavouant sa cheffe. Désolé, mais dans ma tête, ça ne fonctionne pas. Et ce n’est pas une question de conversation, de censure, de ligne de parti ou alouette. C’est une question de gros bon sens.

    Mettons, là, on jase là, que Luc Ferrandez devient membre d’un groupe anti-Bergeron sur FB. On s’entend pour dire qu’il va se faire rappeler à l’ordre assez rapidement. Non? Et là, on dira que le parti «contrôle» la conversation? Voyons donc.

    Je vous garanti que le jour où un porte-parole officiel de QS demandera la démission d’Amir ou Françoise, cette personne se fera remettre dans les rangs drette là… Ou la démission arrivera car la majorité le voudra.

    Personnellement, je pense qu’on a profité du moment pour taper sur le clou classique du eux-autres-y’ont-rien-compris-au-web et faire du «parti-traditionnel-bashing» vs la «modernité 2.0» alors qu’il n’en est rien du tout. L’enjeu est ailleurs et ne concerne pas le web ou le trad. Il est question d’avoir un discours crédible ici.

    Cela dit, je ne remets pas en question la présence web de QS, qui est excellente. Je concède que le PQ a des croûtes à manger avant d’être présent et ouvert sur le web. Mais de grâce, prenez un meilleur exemple qu’un wannabe porte-parole qui trouve ouvertement sa cheffe poche et qui veut tout de même représenter son parti pour démontrer que le PQ ne pourra jamais avoir une présence web efficace et transparente.

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  2. Bonjour Sylvain,
    ca ne me semble pas tant un débat relatif à la culture organisationnelle du PQ qu’un débat autour de la culture organisationnelle de tous les partis (y compris, nonobstant tes allégeances, QS). J’ai bien lu les échanges sur le Blog de Michelle et me suis surtout bien marré de l’incompréhension généralisée (comme un anthropologue observant une assemblée et relevant les facteurs sur la base desquels les affinités se développent, les groupes se définissent, les gens se rapprochent ou s’excluent). Ton parallèle avec les legacy tient la route, pour autant que l’on considère l’appareil partisan québécois (solidaire ou non;-) comme ce vieux programme qu’il importe de continuer à maintenir pour mieux épouser les pourtours de la dynamique électorale. Rare sont les indépendants ou les “pas-d’équipe” qui parviennent à obtenir un siège à l’assemblée nationale pourrait-on soulever pour illustrer cette décevante dynamique.

    Que les partis s’entredéchirent de manière plus ou moins virulente n’Est guère surprenant. Qu’ils le fassent sur des blogues ou dans l’espace public virtuel n’indique pas une révolution en cours. Qu’ils n’aient pas paru le faire auparavant peu à la limite indiquer que les temps changent, mais rien de bien distinctif à mon sens.

    En fait, ce que ca me semble indiquer, c’est justement que l’agora n’est plus où les organes planificateurs le voudraient bien. Il fuit, fermente et s’immisce là où les citoyens le décident, là où parade la démocratie: à l’extérieur des institutions, suivant les aléas de leurs vies quotidiennes.

    Parce que la dissension est saine et nécessaire dans tous les regroupements, partis, associations, entreprises, cercles d’amis: point d’avancement dans la complaisance!

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  3. Respectueusement Sylvain, Michelle et toi êtes dans le champs.

    Donnez les accès au site Internet du PQ à quelqu’un qui n’appuie pas la chef du parti? Come on!

    Est-ce que Québec Solidaire accepterait que le président de l’Institut économique de Montréal ou le ministre Bachand publient leurs opinions sur leur site?

    Est-ce qu’il y a des gens en qui tu n’as pas confiance qui peuvent jouer dans le code chez Praized? J’en doute.

    Si les instances du PQ n’ont pas confiance en Luc Machin, ils sont pas obligés de lui donner une plateforme.

    D’ailleurs, Luc Machin n’en a pas besoin d’une plateforme, il en a plein. N’est-ce pas magnifique?

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  4. @Alex et @Marc vous n’avez pas lu mon billet on dirait! (TL;PL).

    Je ne suis pas du tout en train de parler spécifiquement du cas Luc Machin, je parle du principe de communication en réseau ouvert, principe pour lequel QS me semble mieux équipé que le PQ, de par sa culture.

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