Je participe cet après-midi à un panel dans le cadre des rencontres de la communauté des télévisions francophones à Québec. Voici le texte qui accompagne le panel:
Le Grand Méchant Web va-t-il croquer la Grand’mère Télé pour mieux attirer le public ? Comment les nouveaux acteurs des médias voient-ils l’avenir de la télévision ? Sont-ils des partenaires, des concurrents ou les deux à la fois ? Des collaborations sont-elles possibles ?
La table est mise… J’ai puisé un peu d’inspiration dans la présentation que j’avais assemblée en 2006-2007 pour certains producteurs télé de Montréal qui avaient beaucoup de questions déjà (ou si tard, selon votre perspective).
Mes co-panélistes sont Dominique Sébastien-Forest, Claire Dion et Deborah Drisdell. J’ai une bonne idée de leur position respective (DS va argumenter l’innovation et les nouveaux modèles d’affaires profitables, Claire va nous parler du rôle des institution et du besoin d’accompagner l’industrie et Deborah, que je connais moins mais assez bien son institution, va probablement nous raconter les belle expériences de l’ONF de la dernière année)…
Comme à chaque fois ou j’ai à participer à un panel ou présenter à un public, je me demande toujours quelle pourrait être ma contribution à l’échange et à la réflexion, quel rôle je peux jouer dans ces débats. En général, ça vient avec le personnage, je suis le geek optimiste, passionné d’internet de startups de formats ouverts et d’opensource, vulgarisateur mais pas trop. Je tente aussi très souvent d’amener la perspective de la culture internet, de celle de la société en réseau.
Si j’avais cinq idées/concepts importants à transmettre aujourd’hui ça serait:
- En 2010, on est passé le cap du schisme natifs/immigrants numérique, côté média en tout cas
- Michel Cartier est tout un visionnaire, nous sommes à l’ère de l’industrie de l’information (data)
- Sur internet, ce sont les modèles qui profitent de l’abondance et pas de la rareté qui s’imposent (Yochai Benkler – The Wealth of Networks et Nicolas Negroponte – Being Digital – Bits and Atoms)
- Il faut comprendre l’atomisation et l’aggrégation des contenus et des fonctionnalités (Umair Haque – Media Economics The New Economics of Media)
- Tous les médias sont participatifs (Clay Shirky – Gin, Television and Social Surplus)
Je conclus sur une citation de larticle de Shirky:
Here’s something four-year-olds know: A screen that ships without a mouse ships broken. Here’s something four-year-olds know: Media that’s targeted at you but doesn’t include you may not be worth sitting still for. Those are things that make me believe that this is a one-way change. Because four year olds, the people who are soaking most deeply in the current environment, who won’t have to go through the trauma that I have to go through of trying to unlearn a childhood spent watching Gilligan’s Island, they just assume that media includes consuming, producing and sharing.
On peut remplacer “Gilligan’s Island” par les Filles de Caleb ou Lance et Compte, au Québec… Voilà, on va bien voir ce que ça va donner, je suis curieux et emballé, comme d’habitude!
Si j’avais un autre sujet à ajouter à tout ça (c’est déjà beaucoup trop pour un panel, ils vont devoir m’inviter en Belgique ou en France pour la suite) je pense que j’aborderais le rôle social de la télévision publique sur le réseau des réseaux, qui n’est pas le même que celui des médias privés. C’est selon moi une grande opportunitée qui n’est pas assez mise de l’avant et qui se présente avec des objectifs et des stratégies très différentes (et disruptive à souhait).